Vers une Mode plus Durable avec L’ADEME + conseils pour une garde-robe éco-responsable
Hello hello !
Celles qui me suivent sur Instagram l’auront sûrement vu : la semaine dernière j’ai eu la chance de participer avec d’autres bloggers et influencers à une super soirée spéciale Mode Durable, en partenariat avec L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) dans les locaux du magazine Au Féminin.
Après un atelier DIY de mode durable – la douce Lucie de @studio.candy nous a appris à confectionner des headbands à base de chutes de tissus recyclés – nous avons assisté à une conférence très intéressante sur l’impact environemental de l’industrie de la mode avec divers intervenants : Valérie Martin représentante de l’ADEME, Anaïs de la marque éco-responsable Les Récupérables et Vanessa du blog Les Gambettes Sauvages.
Si pour ma part je connaissais déjà bien la plupart des chiffres choc concernant l’industrie textile, ce n’était pas forcément le cas de tous les autres influencers présents et je pense que cette piqûre de rappel nous a été à tous très bénéfique !
En effet, vous souveniez-vous que chaque année, le secteur de la mode émet à lui seul 1.2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre ?
Et que pour fabriquer un t-shirt, les dépenses en eau équivalent 70 douches (285 douches pour un jean !) ?
Ou encore que, lors de l’entretien de nos vêtements synthétiques en machine, on estime que 500 000 tonnes de micro-particules de plastique sont relâchées chaque année dans l’océan (soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique) ?
En effet ces chiffres font vraiment (très !) peur, et de mon côté j’étais vraiment ravie qu’ils remontent aux oreilles des bloggers et influencers (dont la plupart ne portaient pas forcément grande attention à l’impact désastreux de la fast-fashion jusqu’ici) afin qu’eux-mêmes ouvrent les yeux à leur communauté.
Heureusement pour nos petits cœurs sensibles, lors de cette conférence l’ADEME ne s’est pas contentée de nous énumérer les différents problèmes environnementaux liés à l’industrie de la mode, mais également de nous donner quelques précieux conseils afin de nous aider à changer notre mode de consommation.
Que vous soyez novices en la matière ou – comme moi – déjà adepte de longue date de la mode éco-responsable, je me suis dit qu’il était très intéressant de vous faire partager ces différentes clés données par l’ADEME pour « assainir » notre dressing et diminuer notre impact écologique ! J’ai ainsi repris les problèmes majeurs auxquels nous confrontent la plupart des enseignes de mode, avec à chaque fois des idées pour minimiser nos retombées sur l’environnement.
L’intégralité des données ci-dessous proviennent de l’ADEME, j’espère que ces différents conseils vous aideront dans votre chemin vers une mode plus durable !
Attention, préparez-vous à un article à rallonge (mais hyper intéressant 😉 ) !
Les Matières Animales
Problèmes : Les animaux élevés pour l’industrie du textile, du cuir et de la fourrure vivent le plus souvent dans des conditions difficiles, dans de petits espaces, sous-alimentés et parfois maltraités.
On élève parfois des moutons dans des pays trop chauds pour leur peau. Cela peut provoquer des infections douloureuses.
On utilise souvent du chrome et des produits chimiques pour tanner le cuir, substances toxiques que l’on retrouve, via les rejets des eaux usées non traitées, dans les rivières.
Ces produits chimiques intoxiquent les êtres humains ainsi que la faune et la flore des rivières.
Note : la rivière Buriganda au Bengladesh est devenue l’une des plus toxiques à cause des produits employés dans les tanneries alentour !
Solutions : Pour la fourrure, certains élevages s’engagent. Ils élèvent les animaux dans un environnement adapté et sans mauvais traitements (privilégier par exemple le logo OA – Origin Assured).
Par ailleurs le mieux est encore de privilégier les fourrures recyclées ou synthétiques, et les chaussures fabriquées en matières recyclées ou portant l’écolabel européen.
Les Matières Végétales
Problèmes : Un quart de la production mondiale des fibres textiles provient du coton. Sa culture nécessite beaucoup d’eau, de soleil et de pesticides.
Cela entraîne une pollution agricole et un risque pour la santé des cultivateurs.
L’eau est une ressource rare dans certains pays.
Lorsque la pluie n’est pas suffisante, on détourne l’eau des rivières, des lacs et des nappes phréatiques pour qu’elle irrigue les champs de coton.
En 2005, la mer d’Aral (en Asie centrale) a perdu, à cause de cette pratique, les trois-quarts de sa surface, ce qui a rendu l’eau plus salée et tué la plupart des formes de vie présentes.
Solutions : privilégier les vêtements en coton biologique, ou avec des logos environnementaux. L’écolabel européen garantit 95% de coton biologique pour les vêtements des enfants de moins de 3 ans.
Privilégier également les fibres recyclées ; le coton peut être issu du recyclage de jeans usagés par exemple.
Enfin, privilégier les fibres dont la culture est moins gourmande en eau et en pesticides, comme le lin ou le chanvre. Le lin a par ailleurs l’avantage de ne pas nécessiter beaucoup d’engrais et d’eau pour pousser (et la France est le premier producteur mondial de lin !).
Note : depuis 2006, la mer d’Aral est protégée afin de préserver les espaces et les pêcheurs. Une digue a été construite, permettant à une partie de la mer de se reformer.
Les Matières Synthétiques
Problèmes : aujourd’hui, 70% des fibres synthétiques produites dans le monde proviennent du pétrole.
Par ailleurs la production du bois qui permet créer certaines fibres artificielles impacte la biodiversité. En effet, quand une seule espèce est cultivée, celle-ci puise toujours les mêmes nutriments dans le sol et l’épuise.
Solutions : privilégier les matières provenant de ressources naturelles ou économiser les ressources en choisissant des matières contenant du polyester recyclé (comme la polaire issue du recylage des polyesters et des bouteilles en plastique).
La filature et le tissage
Problèmes : les fabricants enduisent les fils de graisse ou de cire pour qu’ils soient plus résistants. Ainsi ils se cassent moins dans les machines industrielles. Après le tissage, le tissu est lavé pour être débarrassé de ces produits. Cette étape est très polluante car elle rejette dans les eaux usées des substances toxiques. Cela détruit les écosystèmes, en particulier quand l’eau n’est pas traitée avant d’être rejetée dans la nature. Elle peut ainsi nuire à la biodiversité et à la santé des être humains.
Solutions : acheter des vêtements avec l’Écolabel européen ou un autre logo environnemental. Pour être labellisés, les industriels s’engagent à limiter l’usage des produits toxiques et allergènes, ainsi qu’à réduire le plus possible leurs impacts sur l’environnement et la santé humaine.
Préserver les savoir-faire artisanaux et le fait-main pour protéger l’environnement et le travail de très nombreux artisans à travers le monde.
Les traitements spéciaux
Problèmes : l’un des procédés permettant de délaver le jean est le sablage. Du sable est pulvérisé à haute pression à l’aide de canons. Les ouvriers qui font ce travail sont exposés à la poussière de silice qui s’introduit dans leur organisme par les oreilles, le nez et la bouche. Ils peuvent développer une maladie appelée la silicose (affection pulmonaire incurable), susceptible d’évoluer en cancer.
Un autre procédé pour donner au jean une teinte délavée est de le frotter avec des pierres. Tous ces procédés consomment une grande quantité d’eau, d’énergie et sont extrêmement néfastes pour la santé des ouvriers.
Solutions : préférer les jeans bruts non délavés. Se renseigner sur les procédés de fabrication des vêtements, en consultant les sites internet des marques et en questionnant les vendeurs.
Note : aujourd’hui d’autres techniques sont pratiquées comme le délavage à l’ozone, à la lumière ou par des lasers. Les usines européennes sont obligées de retraiter l’eau et d’utiliser des produits chimiques moins nocifs pour les etres humains et pour l’environnement. Par ailleurs l’Écolabel européen interdit le recours au sablage manuel ou mécanique pour obtenir un aspect usé.
La teinture
Problèmes : depuis le XIXe siècle, la mise au point de l’eau de javel a permis de gagner du temps pour les opérations de blanchiment. Mais elle libère du chlore qui se combine avec des molécules organiques contenues dans les sols, l’eau et l’air.
Dans l’eau, le chlore est insoluble et peu biodégradable. Absorbé par les plantes, puis par les animaux, il se retrouve dans la chaîne alimentaire et arrive jusqu’aux êtres humains.
C’est vrai aussi pour tous les produits chimiques et colorants utilisés lors de l’étape de teinture (métaux lourds dans les pigments, solvants chlorés, acides…).
Solutions : penser à laver les vêtements avant de les porter pour la première fois ! Les produits chimiques restent présents sur les tissus teints. Si les vêtements ne sont pas lavés, ils peuvent entrer en contact avec la peau et déclencher des allergies. En choisissant l’Écolabel européen vous êtes certain que les substances dangereuses utilisées pour teindre ne sont plus présentes sur le textile au moment de la vente.
Préférer les vêtements non teints : il existe des variétés de coton naturellement coloré (ocre, vert pâle, écru, brun, etc.).
Essayer de choisir des vêtements teints à partir de végétaux.
La Confection
Problèmes : la fabrication des vêtements exige le travail de nombreuses personnes, car les machines ne remplacent pas la précision et le savoir-faire humain. La mondialisation de l’industrie textile met en concurrence les entreprises qui cherchent à produire à moindre coût.
Les conditions de travail des ouvriers textiles sont donc souvent très dures. De même, ils travaillent souvent sans protection sociale ni syndicat avec des salaires en dessous des minima vitaux. On parle d’usines de la sueur (sweatshops).
Solutions : -s’engager en achetant des vêtements qui portent un logo. Par exemple Max Havelaar qui prône le respect du commerce équitable ou l’Écolabel européen qui inclut aussi des critères sur la juste rémunération, la sécurité des travailleurs et le non travail des enfants.
-Suivre le mouvement international Fashion Revolution (fashionrevolution.org) en interrogeant ses marques préférées : qui a fait le vêtement ? Comment ? Dans quelles conditions ? (Hashtag #whomademyclothes sur Instagram)
-Consulter le site du collectif l’Éthique sur l’étiquette qui a contribué aux négociations de la loi relative au devoir de vigilance des entreprises et qui défend des salaires vitaux pour les ouvriers textiles (éthique-sur-etiquette.org).
Entretien des vêtements
Problèmes : nous consommons beaucoup d’énergie pour laver, sécher, repasser nos vêtements.
Le lavage des vêtements en matières synthétiques comme le nylon, le polyester, l’acrylique ou l’élasthanne, libère des micro-particules de plastique dans les eaux usées. Ces microparticules ne sont pas dégradées dans les stations d’épuration et finissent dans les océans. C’est la principale source de pollution des océans devant les sacs plastiques !
Par ailleurs les lessives peuvent être très polluantes quand elles contient des parfums et des substances peu biodégradables comme les tensio-actifs. Les parfums des lessives et adoucissants peuvent être très allergènes pour les êtres humains au contact du vêtement avec la peau.
Solutions : – laver à 30 degrés permet de faire des économies d’énergie.
-Utiliser des lessives avec l’Écolabel européen et éviter les lessives et adoucissants fortement parfumés.
-Éviter le nettoyage à sec, très polluant.
–Laver moins ; un vêtement porté une journée n’est pas sale.
-Sécher le linge a l’air libre dès que c’est possible.
Le cycle de vie du vêtement et son recyclage
Problèmes : nos habitudes de consommation nous poussent à renouveler rapidement notre vestiaire. Certains d’entre nous ne portent leurs vêtements qu’une dizaine de fois avant de s’en débarrasser. Cela entraîne un volume de déchets textiles de plus en plus important qu’il faut traiter d’une manière ou d’une autre : 2,1 milliards de tonnes de déchets textiles sont produits dans le monde.
Solutions : – réutiliser : pensez aux vêtements de seconde main ! Prenez soin de vos vêtements, réparez-les pour qu’ils durent plus longtemps. Échangez avec vos amis, achetez dans les friperies, les vide-greniers, etc. Cela permet de réduire l’utilisation de matières premières et l’impact sur les ressources limitées de la planète. Aujourd’hui il est même possible de s’abonner à des offres de location de vêtements.
–Recycler : pensez à trier tous vos textiles et chaussures même usés ou abimés car ils peuvent avoir une deuxième vie ! Il suffit de les rapporter dans un point d’apport volontaire prévu à cet effet : locaux d’associations, conteneurs, boutiques, etc. Ils doivent être propres et secs, les chaussées liées par paire dans un sac fermé (les textiles et chaussures humides ou tachés avec des produits chimiques ou de la peinture doivent être jetés, les autres pourront être recyclés). Ils peuvent servir de matières premières pour de nouveaux vêtements ou accessoires. Ainsi la boucle est bouclée. On parle d’économie circulaire.
Note : trouvez les points de collecte les plus proches de chez vous sur lafibredutri.fr !
Merci à l’ADEME pour toutes ces précieux conseils, plus d’informations sur leur site : https://www.ademe.fr/ ♡
Et vous, avez-vous déjà commencé à repenser votre façon de consommer ?
Connaissiez-vous ces chiffres chocs à propos de l’industrie de la mode ?
Super article! Une piqûre de rappelle fait toujours du bien sur ce qu’est la mode éthique et les chiffres clefs de l »industrie du textile. Perso depuis que je me suis rendue compte de la pollution que le fast fashion engendrait, je n’essaye d’acheter que des vetements responsables. Par exemple, le site https://www.fairtragen.fr/ ne propose que des marques éthiques, c’est plus simple pour shopper 😉
Tout à fait d’accord. Je me suis aussi ‘convertie’ récemment et je suis passée d’une fashion victime/acheteuse compulsive à une adepte de la slowfashion. Je viens d’ailleurs d’ouvrir un concept store éco-responsable mode et décoration en Touraine: Le Dressing d’Estelle – Dépôt-vente et boutique de créateurs (Seulement sur FB pour le moment).